Conférence : Le château de Lassay (Mayenne) à la loupe des nouvelles technologies
La conférence, intitulée "Le château de Lassay dans son environnement, premiers résultats des recherches menées en 2020", fera la synthèse des enseignements de la campagne archéologique menée pour la deuxième année au château de Lassay sous l'égide de l’ association des Amis du Château de Lassay.
Après une vaste opération de scan 3D l'an dernier, qui avait permis en particulier la modélisation du plan de feu du château, cette campagne s’est prolongée en 2020. Les résultats de ces opérations, combinés aux travaux de Marion Seure dans le cadre de l’inventaire de l’ancien canton de Lassay-les-Châteaux et à sa recherche dans les archives, doivent permettre une meilleure compréhension des liens organiques entre le château, son site et la ville qui l'entoure.
Les recherches se poursuivent tout au long de l’année 2020 et visent entre autre à comprendre l’environnement médiéval du château.
Comprendre l'édifice dans ses trois dimensions
La première phase de recherche a été marquée par l’acquisition d’un nuage de points, représentation numérique et en trois dimensions de l’édifice. L’outil utilisé pour ce relevé est un scanner laser FARO X130, d’une portée de 130 mètres. A chaque point capté par le laser sont associés une couleur, une texture et des coordonnées, qui situent ces informations dans l’espace. En raison de la complexité de l’objet relevé, plusieurs stations sont nécessaires pour obtenir des séries de nuages de points complémentaires les unes aux autres. Pour permettre l’assemblage des données récoltées lors de chacune des stations, des cibles-repères fixes sont disposées tout au long du parcours. Ainsi, à chaque station, le scanner doit enregistrer des cibles liées à la station précédente et des cibles liées à la station suivante. Le tout constitue un « nuage de points » virtuel, objet numérique en trois dimensions qu’il est possible de manipuler dans toutes les directions.
Des orthophotographies, réalisées à l’aide d’un drone, lui sont associées. Elles permettent d’obtenir une vision sans déformation de tous les parements extérieurs. Les relevés en trois dimensions sont complétés par des relevés en plan de certains espaces intérieurs particulièrement intéressants (les niveaux de cave ou de rez-de-chaussée où se trouvent les canonnières, par exemple). Ces plans en deux dimensions seront couplés au relevé en trois dimensions, pour former un seul et même objet. De cet objet virtuel peuvent être tirés plans à différents niveaux, coupes et orthophotographies, autant de documents qui permettent une étude détaillée de l’édifice.
Outre la rapidité de son exécution en comparaison d’un relevé effectué avec des outils traditionnels, l’intérêt de ce scanner 3D est de voir, penser et appréhender l’édifice dans ses trois dimensions. Il sera par exemple plus facile de restituer le plan de tir, en fonction de la hauteur des canonnières et de la portée des armes. La précision des plans effectués permettra de repérer les anomalies dans la maçonnerie (modifications successives opérées, ajout postérieur d’éléments…). Par ailleurs, l’observation fine du bâti, ainsi que des analyses dendrochronologiques** qui accompagneront peut-être la suite des restaurations, pourraient révéler les différentes étapes de la construction de château, d’apparence très homogène. Grâce aux compétences de chacun et à l’utilisation du numérique, une vision entièrement renouvelée du château pourra sans doute être proposée à l’issue de cette étude.
Le château et ses abords au Moyen Âge
L’année 2020 a marqué le début du travail sur l’environnement immédiat du château. En effet, la défense de l’édifice ne peut être comprise sans envisager ce qui l’entourait. Afin de restituer la morphologie du site, un relevé topographique a été effectué. Celui-ci a été complété par une prospection géoradar ***, technologie nouvellement utilisée en archéologie. Des ondes sont envoyées dans le sol. Le bruit numérique produit permet ensuite de détecter des perturbations souterraines qui peuvent correspondre à des restes de maçonneries, à des creux ou à des comblements qu’il faut alors interpréter. A la suite de cette campagne, il a ainsi été possible de détecter l’emplacement exact de la digue de l’ancien étang Barbot ou encore de déceler le lieu du château primitif.
Grâce aux compétences de chacun et à l’utilisation du numérique, une vision entièrement renouvelée du château pourra sans doute être proposée à l’issue de cette étude. Conférence intitulée "Le château de Lassay dans son environnement, premiers résultats des recherches menées en 2020" le jeudi 17 septembre de 18h30 à 19h30, dans la salle des arts de Lassay-les-Châteaux. Entrée libre et masquée.