Présentation de l'aire d'étude : Quartier Bas-Chantenay
Bas-Chantenay
Références
- Auteur :
Charron Hélène ; Caudal Gaëlle ; Absalon Olivier
- Date d’enquête :
2012
- Commanditaire :
Région Pays de la Loire / Ville de Nantes.
Historique
- Commentaire historique :
- À la Révolution, la paroisse de Saint-Martin-de-Chantenay devient commune. Elle est annexée à la ville de Nantes en 1908. A partir du XIXe siècle, ce quartier s'industrialise avec l'implantation d'usines, d'ateliers et d'entrepôts sur la plaine et d'habitations sur le coteau. En 1865, il ressort des rapports du commissariat central de police que l'Hermitage et Chantenay sont habités "par des Bas-Bretons, pauvres et sales, logeant dans des réduits sans air, ni soleil, qui conservent dans leurs maisons des matières, des os, des vieux chiffons, ou qui y élèvent des lapins". En 1900, l'ensemble de la commune de Chantenay compte 20 000 habitants, dont 9% de Bretons et 5% de Vendéens (elle s'élevait environ à 5000 en 1850). Les capitaines d'industrie du Bas-Chantenay et leurs familles, mais aussi des directeurs d'usine, y font construire ou habitent des maisons à proximité de leurs usines (Georget, Amieux, famille Paris, directeur de Saint-Gobain). La pratique importante des jardins ouvriers est soutenue par la Société des Jardins Ouvriers de Chantenay, créée en 1903, par le maire de Chantenay, Griveaud. L'importance des fêtes, dont celle des Petits Pois, rappelle à la population tout autant son passé rural que son travail ouvrier dans les conserveries, au premier rang desquelles, dans le Bas-Chantenay, Amieux. La coexistence assez longue d'exploitations agricoles et de pâtures avec les activités industrielles persiste, à l'est, près des villages aujourd'hui disparus de Mallève et de la Fardière, jusqu'à l'urbanisation dans les années 1960-1970 du quartier de Bellevue, au nord. A partir des années 1980, la disparition de nombreuses industries, dont l'activité a été transférée en dehors de la ville, en tout ou en partie, ou abandonnée complètement, a engendré de grands espaces de friches, sur des terrains nécessitant un travail de dépollution ou/et de réurbanisation. Les dernières constructions marquant le paysage industriel du Bas-Chantenay sont, à l'est, la construction des silos Sonastock, de 1973 à 1990, et la construction du pont de Cheviré, en 1990.
Localisation
- Département :
44
- Aire d'étude :
Bas-Chantenay, Nantes
- Commune :
Nantes
- Latitude :
47,19782559 X
- Longitude :
-1,59509471 Y
Documentation
- Bibliographie :
PINSON Daniel, L'Indépendance Confisquée d'une Ville Ouvrière, 1982. Editions arts-cultures-loisirs;PINSON Daniel, Banlieue du XIXème siècle et spécialisation fonctionnelle de l'espace : le rapport industrie habitat à Chantenay. Réflexions sur les origines d'un urbanisme du zonage .;Journée d'étude "Emploi et résidence dans la croissance, les crises et les mutations socio-économiques des banlieues aux XIXème et XXème siècles, 21mai 1985.;ROCHCONGAR Yves Machelon, Jean-Pierre, Capitaines d'industrie à Nantes au XIXème siècle, Préf. MeMo ; E+PI, 2003.;DUTERTRE Emmanuelle, Savons et savonneries : le modèle nantais Carnet d'usines, MeMo, 2005.;ROBINEAU Evelyne, Raffinage et raffineries de sucre à Nantes : 17e-20e siècles, Association E+PI ; MeMo, 2011.;BERRANGER Henri de, Évocation du vieux Nantes, 1966.;VERNE Jules, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, manuscrit conservé à la Bibliothèque municipale de Nantes, et édité pour la première fois par Christian Robin dans les Cahiers du Musée Jules Verne (Association des Amis de la Bibliothèque municipale de Nantes, 1990).;BAZIN René, De toute son âme, 1897.
- Annexe :
Jules Verne et le Bas-Chantenay;;Jules Verne, rattrapé par ses souvenirs d'enfance dans la maison de ses parents dans le bourg de Saint-Martin, y situe la retraite du colonel de Kermor, dans "Le superbe Orénoque" (1898) : "Depuis ce jour, le colonel de Kermor vécut, très retiré, dans une modeste maison de campagne à Chantenay-sur-Loire, près de Nantes. Il ne recevait plus aucun ami, n'ayant d'autre compagnon que le sergent Martial, qui s'était retiré du service en même temps que lui. Ce n'était plus qu'un malheureux abandonné sur une côte déserte, après un naufrage, le naufrage de ses affections terrestres." Ses "Souvenirs d'enfance et de jeunesse", conservés à la Médiathèque municipale de Nantes, sont moins amers :;"Je n'avais pas dix ans, lorsque mon père acheta une propriété à l'extrémité de la ville, à Chantenay, quel joli nom ! Elle était située sur un coteau qui domine la rive droite de la Loire. De ma chambrette, je voyais le fleuve se dérouler sur une étendue de deux à trois lieues, entre les prairies qu'il inonde de ses grandes crues pendant l'hiver. L'été, il est vrai, l'eau lui manque, et de son lit émergent des bandes d'un beau sable jaune, tout un archipel d'îlots changeants. Les navires ne suivent pas sans peine ces étroites passes, bien qu'elles soient balisées de pylônes noirâtres que je vois encore. Ah ! cette Loire, si je ne puis la comparer à l'Hudson, au Mississipi, au Saint-Laurent, elle n'en est pas moins digne d'arroser notre France. En Amérique sans doute, elle ne serait qu'une humble rivière ! mais aussi l'Amérique n'est-elle pas un état, c'est un continent tout entier !