Les lycéens de Fontenay-le-Comte avaient choisi de sauver le tableau de Sainte Barbe de l’église de Montreuil en 2024. Le sauvetage de Sainte Barbe s’est produit dans l’atelier de Catherine Ruel à Sallertaine depuis février 2025. L’œuvre du XVIIe siècle classée aux Monuments Historiques, a été restaurée et a regagné l’église de Montreuil.

Ce tableau a été restauré grâce à la campagne « Les Lycéens des Pays de la Loire à la découverte du Plus Grand Musée de France », initiée par la Sauvegarde de l’Art Français en partenariat avec la Région des Pays de la Loire. Parce que l’œuvre « représente la paix, la pureté et conserve une splendeur », la classe de Seconde du lycée Rabelais (Fontenay-le-Comte) avait attribué l’aide régionale pour restaurer le tableau de Sainte Barbe en 2024. Les lycéens, à présent en classe de Terminale, ont suivi sa restauration.
Le tableau du XVIIe siècle a été restauré avec « Le Plus Grand Musée de France » et les lycéens de Fontenay-le-Comte.


Les lycéens de Fontenay-le-Comte et le public de Montreuil discutent avec la restauratrice Catherine Ruel des désordres et interventions réalisées sur le tableau peint sur bois. Cette conférence de restitution s’est tenue le 13 novembre 2025. (c) C. de Lavenne
Un sauvetage d’urgence
Le tableau a été restauré entre février et septembre 2025 par l’atelier Catherine Ruel à Sallertaine (85), grâce aux aides de la Région, de l’État et du Département, via le programme avec les lycéens. Les travaux ont essentiellement porté sur la consolidation du support, très altéré (moisissure, attaque d’insectes xylophages), le nettoyage (enlèvement des repeints) et le refixage de la couche picturale. Les armoiries ont été restituées a minima afin d’en retrouver la lisibilité.

Le tableau était à la limite du sauvetage, confie Catherine Ruel, restauratrice habilitée Musées de France. L’œuvre sur bois de chêne (132×88 cm) présentait un état catastrophique : insectes xylophages, moisissures, dégâts des eaux, écaillages massifs. Le support s’effritait littéralement, la peinture se pulvérisait.
Tableau – avant restauration – de sainte barbe (XVIIe siècle) sur bois de chêne (132×88 cm) et l’arrière du panneau de chêne (c) Catherine Ruel

Des révélations sous les repeints
Première surprise : sous la peinture noire du cadre se cache un somptueux décor de faux-marbre d’origine. Seconde découverte : un blason mystérieux en bas à gauche, volontairement griffé puis repeint en noir – probablement pendant la Révolution française.
Le tableau – après restauration – de sainte barbe (XVIIe siècle) sur bois de chêne (132×88 cm) . Le blason des Brunet de Montreuil et le cadre révélés. (c)– Région des Pays de la Loire – Inventaire général. P.B. Fourny


Une résurrection technique

Quatre mois de stabilisation progressive ont précédé l’intervention. Catherine Ruel a d’abord consolidé le bois avec du Paraloïd, traité contre les parasites au Per-xyl, éliminé les moisissures au nitrate d’éconazol. Puis vint le délicat travail de refixage de la couche picturale à la colle d’esturgeon.
Catherine Ruel, restauratrice, devant le tableau de sainte barbe (XVIIe siècle) sur bois de chêne (132×88 cm) – Région des Pays de la Loire – Inventaire général. P.B. Fourny
Le choix du niveau de retouche est une étape cruciale pour décider du visage de la sainte protectrice des mineurs et des sapeurs-pompiers. Le débat divise toujours entre conservation maximale et lisibilité restaurée. Sainte Barbe retrouve sa splendeur, témoin sauvé du patrimoine religieux vendéen.







Dans l’atelier de la restauratrice (c) Catherine Ruel
Étude régionale sur la peinture religieuse
Par ailleurs, ce tableau a été retenu et sera étudié dans le cadre de l’étude d’inventaire de la peinture de chevalet dans les églises des Pays de la Loire, portée par la Région des Pays de la Loire (service Patrimoine) en partenariat avec la Direction régionales des affaires culturelles Pays de la Loire, les Départements de Maine-et-Loire, de Mayenne et de Vendée.



