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Vers un « usage partagé et combiné » des édifices cultuels ?

Craignant une « dégradation rapide » d’une partie des édifices religieux appartenant aux communes, des sénateurs proposent que ce patrimoine commun puisse parfois accueillir d’autres activités dans le respect de l’esprit et de l’usage des lieux.

Trois questions à Pierre Ouzoulias, sénateur et co-auteur du rapport d’information sur l’état du patrimoine religieux publié en juillet 2022.

Pourquoi recommandez-vous un usage partagé des édifices religieux ?

Plus de 40 000 églises et chapelles paroissiales ont été construites avant 1905 et sont par conséquent la propriété des communes. Souffrant d’un entretien irrégulier et peu utilisés, ces édifices – notamment les églises du XIXe siècle – se dégradent rapidement. Si la destruction menace plus de 1000 d’entre eux, ce patrimoine pourrait être sauvegardé s’il redevient « signifiant et utile » pour davantage de citoyens que les seuls pratiquants.

Dans quelles conditions un usage partagé des édifices religieux est-il possible ?

La jurisprudence tend à évoluer vers un usage moins exclusivement cultuel des édifices relevant de la loi de 1905. Le code général de la propriété des personnes publiques permet des « activités compatibles avec l’affectation cultuelle » depuis 2006. Cela ouvre la voie vers un dialogue concerté et élargi avec la communauté paroissiale et citoyenne.

Quelles sont les autres pistes proposées pour améliorer l’état actuel des édifices religieux en France ?

Le rapport préconise notamment un inventaire du patrimoine pour connaitre l’état sanitaire des lieux de culte, des bases de données des Conservateurs des antiquités et objets d’art interopérables pour les conserver, un plan national de sauvegarde pour renforcer la protection des édifices en danger. Du soutien et des structures de conseil doivent être constitués pour apporter de l’aide aux maires. Aides juridiques, techniques, financières ont fait leurs preuves et doivent être désormais encouragés à l’échelle nationale. Enfin, ce patrimoine, à la fois bien commun et richesse artistique, doit être ouvert et mis en valeur.

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