La Mayenne possède un patrimoine remarquable de peinture religieuse, principalement visible dans ses églises paroissiales et édifices épiscopaux. Une étude d’inventaire de la peinture religieuse de chevalet en Pays de la Loire a permis de repérer plus de 3 000 œuvres dans les 5 départements – Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et Vendée.
Ces peintures, dites de chevalet car mobiles, racontent l’histoire de l’art. Elles illustrent des scènes bibliques et des thèmes religieux qui ont accompagné la vie spirituelle des habitants à travers les siècles.
Des influences diverses au Moyen Âge

Peu de peintures nous sont parvenues des XVe et XVIe siècles, il est ainsi difficile de caractériser cette période. On peut noter que les œuvres conservées présentent une forte influence flamande, mais également hexagonale.
Un tableau exceptionnel, le « Christ aux outrages » à Évron, montre une influence rare du sud de la France et des primitifs espagnols.
Le Christ aux outrages église Notre-Dame d’Évron © Région Pays de la Loire, Inventaire général – T. Seldubuisson
Le classicisme des XVIIe et XVIIIe siècle
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la peinture conserve certains archaïsmes, mais connait également un tournant, avec des œuvres souvent inspirées des grands maîtres comme Poussin ou Le Brun. La Contre-Réforme a stimulé la production d’images sacrées, notamment celles dédiées à la Vierge Marie, thème dominant (42 % des œuvres). La thématique du Rosaire et des mystères mariaux s’impose alors dans les décors.
La sainte Famille, François Legay de Prélaval (1686-1761), église Saint-Jean-Baptiste à Denazé © Région Pays de la Loire, Inventaire général – Thierry Seldubuisson


L’Adoration des mages, P. Quartin, 1702, église Saint-Pierre de Bouchamps-lès-Craon © Région Pays de la Loire, Inventaire général – Thierry Seldubuisson
Le renouveau du XIXe siècle
À la suite de la Révolution il est nécessaire de remeubler les lieux de cultes. Le XIXe siècle voit ainsi une importante production picturale, également liée à la reconstruction d’églises. Des commandes sont passées à des artistes locaux – Jean Gourdier – et nationaux – Charles Landelle, Armand Cambon. L’État envoie aussi de nombreuses œuvres, parfois présentées au Salon à Paris, pour décorer les édifices religieux.

En haut et ci-dessus – Cycle de la vie du Christ, église Saint Pierre de Changé © Région Pays de la Loire, Inventaire général – Thierry Seldubuisson
Ci-contre – La Dormition, Théophile Vauchelet, 1837, église de la Sainte-Trinité de Château-Gontier. © Région Pays de la Loire, Inventaire général – Yves Guillotin

Terre d’artistes au XXe siècle
Dans la seconde moitié du XXe siècle, la Mayenne se distingue par un dynamisme artistique marqué, avec des peintres locaux comme Bernard Chardon et Adelyne Neveux, qui créent un art religieux contemporain mêlant tradition et modernité. Les artistes laissent une grande part à la couleur, tandis que l’iconographie se renouvèle.




